tipitina: Lio Fotia with a promare flame in hand with an orange background (Me : evil lord)
[personal profile] tipitina
Je viens de me rendre compte, avec l'aide de [livejournal.com profile] mushoos qu'aujourd'ui est la date anniversaire du meme : "ÉCRIS QUELQUE CHOSE JE TE DIRAIS QUI TU ES"

Donc cette année! Puisque je n'ai pas raté l'anniversaire. Je le relance!

Les règles n'ont pas changées : Écrivez-moi un petit quelque chose en répondant à ce post de manière anonyme, j'essayerai de deviner qui vous êtes"

Je rajoute toujours pour moi-même, libre aux autres personnes qui relanceront le meme de l'appliquer ou non :"Si je ne vous reconnais pas au bout du cinquième essai, une fois identifié, je devrai vous écrire quelque chose en retour."

Sur ce, que la torture commence XD

Date: 2011-08-04 04:08 pm (UTC)
From: (Anonymous)
Il y avait un panneau "Keep calm and call the Doctor" sur le mur du métro. C'était une campagne publicitaire plutôt réussie, se disait Lua. Elle était destinée aux connaisseurs, aux geeks et aux fangirls, trois espèces dont elle faisait partie. Non seulement elle regardait Doctor Who religieusement toutes les semaines en piaillant ses commentaires sur Twitter et elle ne lâchait jamais son ordinateur portable, un MacBook qu'elle avait mis trois ans à financer à coup de petits boulots par ici et de dépenses inattendues par là.
Elle aimait bien cette affiche et elle l'aurait volontiers décoller pour la mettre chez elle, à ceci près que l'affiche ferait en fait le tour des murs de sa chambre de bonne, là-haut sous les toits. Elle était déjà assez décorée comme ça même si elle était plutôt vaste pour sa catégorie - dix mètres carrés, elle avait mesuré. L'affiche "3 par 4" colmaterait peut-être les infiltrations d'eau si elle la mettait au plafond avec suffisamment de colle. ça la tentait bien.
Lua regarda à droite et à gauche, passant au-dessus des gens entassés sur le quai. Perdue dans la masse, personne ne faisait attention à elle. Lua recula jusqu'à atteindre le méchant banc spécialement conçu pour que les sans abris ne puissent y dormir, grimpa dessus à reculons comme si de rien n'était - mais c'était un véritable exploit vu la hauteur de ses talons - et se blottit contre l'affiche. Quelques personnes levèrent les yeux, regardèrent cette drôlesse échevelée après une journée à faire l'esclave dans la grande capitale, dos au mur, les joues rouges d'émotion et essayant de passer inaperçu. Il y eut quelques sourires et surtout de la gêne. Lua se tourna pour ne plus les voir, pour caresser de sa joue le rouge de l'affiche et la perfection de cette police anonyme popularisée par Internet.
Elle savait bien qu'elle ne pourrait jamais la ramener chez elle mais rêver ne faisait de mal à personne. Alors elle resta là, une petite minute, tout contre l'affiche, laissant les gens se demander ce qu'elle fabriquait. Le métro arriva, tout le monde se détourna et Lua descendit de son banc, se jeta dans les flots et se noya avec délectation dans l'agitation des gens normaux.

Date: 2011-08-05 11:50 am (UTC)
From: [identity profile] tipitina.livejournal.com
... Brisby? (>.< so bad at guessing)

Date: 2011-08-05 04:10 pm (UTC)
From: (Anonymous)
Raté. Deuxième chance.

Marguerite s'était accoudée à la rambarde de sa fenêtre pour écouter le pianiste du troisième, comme tous les soirs. Elle ne l'avait jamais rencontré mais elle l'aimait tendrement pour ses mélodies. Ce n'était pas un virtuose et il pouvait parfois être pénible à force de répétition mais il faisait partie de son petit rituel du soir : rentrer, pleurer, écouter le pianiste du troisième. La vie était amère, la musique douce à ses oreilles. Marguerite s'imaginait être l'instrument que le pianiste caressait et elle frémissait pendant quelques minutes, en silence, sans que personne ne devine ses coupables pensées. Elle pensait que c'était un homme d'un certain âge, qu'il connaissait bien la vie et ses déboires, qu'il avait un peu d’embonpoint mais ce n'était pas grave. Dans ses rêveries, il était doux et gentil, parfois un peu caustique et meurtri par son divorce, ses gosses qui ne répondaient pas à ses coups de téléphone, son boulot qui ne lui convenait pas. Il s'échappait de ce monde étroit en jouant du piano, emportant avec lui qui voulait bien l'écouter.
La pluie se mit à tomber, le piano s'arrêta. Poussée par la curiosité, Marguerite regarda par la fenêtre et croisa le regard du pianiste, pas plus âgé qu'elle, aux longs cheveux blonds et aux traits fins. Le pianiste était une femme.

Date: 2011-08-05 09:03 pm (UTC)
From: (Anonymous)
Toujours pas. Troisième tentative.

Il était difficile, pour Julie, de dire si elle aimait ou non ce qu'on lui présentait comme une oeuvre d'art. C'était un truc, sans aucun doute, ça titillait un peu son sens esthétique mais ça n'allait pas plus loin. Pour être polie envers son ami Antoine qui exposait, elle restait plantée là, devant ce truc, dans une attitude béate savamment étudiée. Et tout le monde faisait comme elle, du coup. Chacun y allait de son petit commentaire, c'est extraordinaire, merveilleux, éphémère, tellement actuel, un pont entre passé et présent et blablabla. Pour Julie, c'était juste un gros trop qui devait vachement prendre la poussière. ça avait des coins et des angles partout, des petits recoins comme autant de niches à oiseaux et des couleurs trop agressives pour les yeux. Sa seule utilité semblait être celle de statue de rond point, le genre qu'on ne regarde pas parce qu'on s'en fiche, qu'on a de la route à faire, le genre que la rouille grignote sagement au fil des années. De ce point de vue là, le petit carton "prix sur demande" était franchement risible, à moins qu'un maire de mauvais goût ne fut venu à l'exposition pour y faire son renouvellement décennal de sculpture de rond point. Si un tel type était effectivement là, Antoine serait riche à la fin de la soirée mais Julie en doutait beaucoup.

Date: 2011-08-05 09:17 pm (UTC)
From: [identity profile] tipitina.livejournal.com
Shakes *pas convaincu*

Date: 2011-08-06 08:43 am (UTC)
From: (Anonymous)
Non.

Il fallait sortir des sentiers battus parce que c'était là que se trouvaient les nouvelles idées, les nouveaux concepts et le futur, tout simplement. Enfin, tout simplement... C'était plus facile à dire qu'à faire. Si on parlait de sentiers battus, ce n'était pas pour rien : il était difficile d'avoir une pensée divergente. Pour des gens comme François, ça tenait même du miracle. Il n'avait jamais réussi à faire quelque chose de vraiment novateur. Toutes ses idées n'étaient que des emprunts à droite et à gauche habilement camouflés. L'affiche pour Doctor Who ? Un avatar de sa petite soeur. La pub pour le shampoing ? Un pastiche d'un vieux magazine datant de trois ans. Le logo de cette petite société lilloise ? Une repompe d'un site web obscur.
C'était une forme d'imagination. François savait modifier ce qu'il voyait mais il était incapable de créer à partir de rien. Lorsqu'il voulait blaguer sur ses "talents", il disait que rien ne se crée, tout se transforme. ça faisait son petit effet pseudo-scientifique et il en était content sur le moment. N'empêche qu'il rabattraient les sentiers communs ad vitam aeternam.

Date: 2011-08-09 06:26 pm (UTC)
From: [identity profile] tipitina.livejournal.com
Je suis perplexe ?Oo

Date: 2011-08-09 08:13 pm (UTC)
From: (Anonymous)
Bon bah on creuse encore...

L'air était frais en ce début de matinée. Des langues de brume léchaient encore le fond des vallées tout en se retirant progressivement, laissant derrière elles de petites gouttes de rosée. C'était un temps idéal pour la guerre. Et ça tombait plutôt bien parce que deux armées s'affronteraient ici.
A l'ouest, le champion toutes catégories, tenant du titre. Vingt mille hommes, cinq mille cavaliers, autant de boulets de canon prêts à être envoyés chez l'ennemi. Les râteliers de flèches formaient une forêt de plumes et de bois. On avait mis des peaux toutes fraîches sur les boucliers et caparaçonné les plus fougueux palefrois.
A l'est, le challenger, sept victoires à la suite. Mille hommes, les bons jours, une centaine de chevaux divers et variés - même quelques poneys -, pas de canons mais un sacré lot de boulets. Pas d'arcs, pas de boucliers. Ils avaient monté des remparts de terre et de bois, avec des pics hérissés obliques ou dressés.
Les forces étaient très déséquilibrées, quelque soit le point de vue. Si l'on se contentait des chiffres, l'ouest avait toutes les chances d'écraser l'est. Sur le plan géographique, l'est était mieux situé que l'ouest. S'il était question de stratégie, eh bien, tout dépendait de la manière d'utiliser les troupes. L'ouest comptait encercler l'est, monter sur sa colline et écrabouiller tout les ennemis. L'est avait choisi de se faire encercler et d'ouvrir le feu.
La bataille fut brève et sanglante. L'est vainquit l'ouest, avec la même méthode qui avait montré son efficacité. C'était une tactique qui portait ses fruits et l'est l'avait bien compris. Il avait aussi compris depuis un certain temps déjà que l'histoire n'est que répétition et que les gros ont tendance à sous-estimer les petits.

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